Le logis seigneurial de la fin du 15e siècle
Par la suite, ce colombier primitif a été englobé dans un grand corps de logis rectangulaire. Celui-ci possédait quatre niveaux, distribués par un escalier à vis logé dans une tour polygonale centré sur la façade occidentale. La tour-colombier incorporée à ce bâtiment est alors transformée en cuisine, comme en témoigne encore le « potager » (ancien fourneau), intégré dans l’encadrement d’une baie. Classiquement, le rez-de-chaussée devait être destiné aux communs, tandis que le premier étage, noble, devait être consacré à la réception. Les deux niveaux supérieurs accueillaient les espaces privatifs du seigneur et de sa famille. Ce bâtiment, dont on perçoit encore quelques fenêtres d’origine munies de meneaux et de traverses, ou encore la porte d’accès de l’escalier surmontée d’un arc en accolade, mais également une des cheminées dans l’actuelle billetterie du site, peut être daté de la seconde moitié du 15e siècle. Peu après, à la fin du 15e ou au début du 16e siècle, un premier agrandissement est effectué par l’ajout d’une aile perpendiculaire à l’ouest. Celle-ci surmonte une cave, dont un accès est percé depuis l’ancien colombier. Ce dernier est par ailleurs remplacé par un nouveau, édifié plus au sud, que l’on peut encore observer aujourd’hui.
La mise en défend du site au 16e siècle
Cette demeure seigneuriale est alors clôturée d’un mur d’enceinte, ayant la particularité de posséder quelques ouvrages défensifs. Ainsi, la tour actuellement visible depuis la rue du Château possède des ouvertures de tir en forme de trous de serrure inversés, caractéristiques de l’utilisation d’armes à poudre épaulées de type arquebuses. De même, le long du vallon du ruisseau des Barres à l’ouest, le mur est percé de plusieurs baies, dont la forme des ébrasements indique qu’elles étaient destinées à l’emploi de canons de faible calibre. Une grande fosse est aménagée devant le portillon d’accès depuis la levée, et des fossés sont creusés au nord. Cette mise en défend tardive du manoir pourrait être en lien direct avec la période troublée des Guerres de Religions qui secoue le pays entre 1562 et 1598.