Balzac et "La Peau de chagrin"
À partir de septembre 2022, La Peau de chagrin rejoint la liste des œuvres au programme de 1ère générale dans le cadre du parcours littéraire « les romans de l’énergie : création et destruction ». À cette occasion et en complément des activités proposées pour les scolaires autour de ce roman, le musée Balzac publie cet article associé à une exposition virtuelle pour mettre en valeur les éditions et les estampes en lien avec La Peau de chagrin, exposées dans le parcours des collections permanentes.
Le 17 janvier 1831, Honoré de Balzac signe un contrat avec les célèbres éditeurs Charles Gosselin et Urbain Canel par lequel il s’engage à fournir le manuscrit de La Peau de chagrin au plus tard le 15 février. La composition de ce récit est laborieuse pour Balzac et finalement, la rédaction et les corrections du récit vont s’étaler jusqu’au 30 juillet. Quand le roman paraît enfin le 1er août, il est signé pour la première fois « de Balzac » et le succès est fulgurant!
Je vous écris de Tours […], j’ai demandé ce matin La Peau de chagrin dont j’ai vu le succès dans les journaux, elle est bien arrivée presqu’aussitôt son apparition, mais elle est tellement demandée qu’on n’a pas pu me la donner, on me la promet ce soir, [je] l’emporterai à la campagne, je suis sûr qu’elle me fera passer plus d’une heure agréable, mais elle ne me dédommage pas de la conversation de l’auteur, j’espère en jouir au mois de septembre. (Lettre de Jean Margonne à Honoré de Balzac, 10 août 1831)
Au cours du printemps, plusieurs revues avaient diffusé des extraits du roman, nourrissant l’attente des lecteurs, ils ont eu l’effet d’une bonne publicité. Dès le 22 août, Balzac signe un nouveau contrat avec ses éditeurs pour relancer la publication de son roman.
Finalement, La Peau de chagrin connaîtra sept éditions du vivant de Balzac.
Balzac entraîne le lecteur sur les pas de Raphaël de Valentin qui incarne la jeunesse désenchantée de 1830. Le jeune homme suicidaire entre en possession d’une peau de chagrin mystérieuse, un talisman qui a le pouvoir de réaliser ses vœux mais rétrécit autant que sa propre vie après chaque souhait exaucé. Ce roman traite de la nature humaine et de la mort, inéluctable. Il souligne aussi les effets néfastes des désirs sur l’énergie vitale de chacun, et la nécessité de transformer le désir en volonté pour en faire un levier du pouvoir et de l’action.
Exposition virtuelle